Retour sur la saison 1947

Au cours des dernières semaines, j’ai revisité la saison 1947 de la ligue Provinciale, ce que je n’avais pas fait depuis plusieurs années. Avec les nouveaux journaux numérisés, ça m’a donné l’occasion d’identifier plus de joueurs et de confirmer qui a disputé des matchs et qui n’a fait que l’objet de rumeurs. Voici mes trouvailles et réflexions, en vrac.

  • La saison 1947 est vraiment celle de Jean-Pierre Roy. Il est incontestablement la vedette en début de saison, alors que seulement 2 ans plus tôt il remporte 25 victoires pour les Royaux et qu’il passe une partie de la saison précédente avec les Dodgers de Brooklyn. Il crée un peu la controverse en critiquant la ligue dans un journal de Trois-Rivières. Puis, alors que la ligue s’est rapidement améliorée, il remet les pendules à l’heure durant les séries éliminatoires. En quart-de-finale contre Sherbrooke, alors que St-Jean est en retard 2-1 dans une série 3 de 5, il lance 2 blanchissages en 2 jours pour assurer la victoire des siens. Il avait lancé un autre blanchissage dans le premier match. En demi-finale contre St-Hyacinthe, il remporte encore une fois 3 victoires, dont 2 blanchissages, incluant dans le match décisif. En finale contre Drummondville, il ajoute un autre blanchissage alors que St-Jean l’emporte assez facilement.
  • La ligue Provinciale de 1947 en est une de transition. L’horaire est très étrange, et on laisse chaque équipe décider le nombre de matchs qu’on veut jouer. Ça explique comment Granby a joué près de 90 matchs, alors que la plupart des autres équipes jouent moins de 70 matchs.
  • On amorce la saison avec une limite de quatre joueurs américains, ce qui explique aussi pourquoi on se jette sur les joueurs des Maritimes et de l’Ontario. Mais cette limite sera constamment haussée, et on repousse aussi la date limite pour ajouter des joueurs à la formation. Quand on la fixe finalement à la mi-août, on permet maintenant huit joueurs américains.
  • On retrouve plusieurs joueurs mieux connus pour leurs exploits dans d’autres sports, probablement car la ligue est toujours dans une phase où de bons athlètes peuvent y exceller, même si ce ne sont pas des spécialistes du baseball. Les joueurs de hockey y sont en grand nombre. Les Cubs de Drummondville comptent bien sûr sur Jerry Cotnoir et un certain Maurice Richard. Oscar Aubuchon joue pour St-Hyacinthe. Je savais déjà que Normand Dussault et Gilles Dubé avaient joué pour Sherbrooke. La nouvelle trouvaille est Marcel Fillion, qui se qualifie comme un ancien de la ligue Provinciale ayant joué dans la NHL, mais il le fait de la plus mince façon. Il a joué un match avec les Bruins durant la saison 1944-45, et un seul dans la ligue Provinciale, avec Sherbrooke.
  • Pendant la saison 1947 on retrouve aussi trois joueurs de la CFL. C’était déjà connu que Frank Morris (Granby) et Jack Wedley (St-Hyacinthe) avaient joué, mais on peut maintenant ajouter Steve Levantis, avec Granby. Les trois viennent des Argonauts de Toronto.
  • Un fait saillant de la saison 1947, déjà connu, est le passage de quatre joueurs des Crawfords de Pittsburgh à Farnham. Mais quelques autres joueurs noirs ont été liés à la Provinciale en 1947. Tout d’abord, Roy Partlow avait signé un contrat avec les Cubs de Drummondville. Le lanceur, qui avait joué à Montréal et Trois-Rivières en 1946, ne se présentera pas. Il est, semble-t-il, victime de divers problèmes de santé. Sherbrooke débute la saison avec Manny McIntyre, aussi vedette de son club de hockey, mais l’échangera à Drummondville en juin. Le Néo-Brunswickois avait aussi joué avec Sherbrooke en 1946, dans la ligue Fontière. Sherbrooke embauche en août le premier-but Victor Rayez (possiblement Royez, Rayes ou Reyes), qui vient de la région de New York, et que les journaux lient aux New York Colored Giants. De ce que je peux voir, il a joué en 1946 avec les Miami Colored Giants, une équipe semi-pro ambulante. Finalement, Drummondville annonce en juillet l’embauche d’un troisième-but noir, Radcliffe, qui semble être Alex Radcliffe, à la fin d’une longue carrière dans les Negro Leagues. Malheureusement, je n’ai pas de preuve qu’il a disputé un match.
  • Un autre joueur évoluant sous un faux nom a été démasqué: William Winn, un lanceur de St-Hyacinthe, joue sous le nom de William Jackson, afin de préserver son éligibilité collégiale. Je l’ai retrouvé via les indices laissés. Winn jouait à l’Université du Massachusetts. Il n’aura pas une très grande carrière, mais reviendra dans la ligue Provinciale, avec Québec, en 1951.
  • Un mystère que je n’ai pas résolu est celui de Murray Henderson, un autre lanceur de St-Hyacinthe. Une mini-controverse éclate quand Jean-Pierre Roy reconnait Henderson comme quelqu’un avait qui il a joué dans les majeures. Le lanceur gaucher est, semble-t-il, en provenance de l’Ontario.
  • Fouiller dans tous ces journaux m’a permis de trouver quelques photos, mais pas tant que ça. Plusieurs pour St-Hyacinthe (que je vous laisse aller voir), mais aussi cette belle photo du stade de Sherbrooke, quelques photos de joueurs de Drummondville, une photo de mauvaise qualité de Gaétan Laliberté de Granby et une meilleure de Maurice Guérin, de St-Jean.

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